Investir dans le vin : ce qu’il faut savoir

A l'heure où les comptes d’épargne et assurances vies ne rapportent plus guère, de nombreux particuliers se tournent vers l'investissement dans le vin, qui semble proposer un rendement annuel intéressant. Mais est-ce vraiment une bonne idée ?

Qu'est-ce qui influence le prix d’une bouteille de vin ?

Plusieurs facteurs peuvent avoir un impact sur le coût du vin :

D’une manière générale, le prix d'une bouteille de vin peut fluctuer rapidement. Certains crus, considérés comme rares ou anciens, peuvent voir leur valeur s'envoler.
Le prix d'une bouteille de vin suit le principe économique simple de l'offre et de la demande. Ainsi, lorsque le nombre de bouteilles anciennes diminue, leur coût augmente puisque la demande dépasse alors l'offre du marché.
Un autre facteur à prendre en compte est celui des classements des plus grands crus, comme pour le Bordeaux. Lorsqu'un vin y figure, son prix grimpe rapidement.

De plus, le contexte actuel de crise sanitaire entraîne la baisse du prix de vente de certains crus, parfois jusqu’à 30 %. Dans la mesure où la récolte de l’année 2019 s’annonce prometteuse, il se pourrait bien qu’investir dans le vin en 2020 soit la bonne idée du moment.

Comment investir dans le vin

Il existe différent types de placements.

Les particuliers débutent souvent par l'achat de bouteilles et la constitution d'une cave à vin. De nombreux sites répertorient de très bons crus qu'il est possible de se procurer, ou bien lors de ventes aux enchères. Néanmoins, les conditions de stockage et de conservation sont à prendre en compte.

Si la logistique semble compliquée pour le stockage à domicile, il existe la solution des caves d'investissement, appelée aussi « vin papier ». Le vin devient alors un simple placement financier comme un autre, et c'est un prestataire qui s'occupera de la revente, la partie la plus délicate quand on se lance dans ce secteur. L'inconvénient est le montant du ticket d'entrée, élevé pour un particulier, pour avoir accès à ce genre de placement.
Sur ce principe existent également les fonds d'investissement mais ceux-ci sont plus rares à être spécialisés dans le vin et là encore, le ticket d’entrée est très élevé.

Enfin, l'acquisition de parcelles viticoles représente quant à elle un investissement sur le plus long terme, mais dont les risques sont plus limités. L'investissement initial représente toutefois un montant à ne pas négliger. Il se situe entre 5 000 € et 20 000 € ou plus si on rejoint un Groupement Foncier Viticole (GFV). Dans ce cas un loyer est octroyé à l’investisseur sous forme d’argent ou de bouteilles de vin.

Investir dans le vin : les avantages

Comme les placements dans l'art, le vin est un produit qu'il est possible de consommer si la revente ne se fait finalement pas. Il n'existe donc pas de perte à proprement parler. Ce genre de démarche est souvent effectuée aussi pour le plaisir.

Ce type de placement n’est pas soumis à l’impôt sur la plus-value à condition que les reventes ne dépassent pas 5 000 € par an. Au-delà la taxation sera de 36,2%.

Investir dans le vin : les inconvénients

Il s'agit d'un placement sans possibilité d'estimer la valeur d'une bouteille ou son évolution. Les conditions de stockage sont également à prendre en compte. Il faudra s’équiper de façon à faire vieillir le vin dans de bonnes conditions, avec une cave à vin. Certaines bouteilles enfin, ne peuvent l’objet d’une longue garde et doivent être revendues à temps. Pour finir, il existe un autre risque qui est celui de la contrefaçon lorsque l'on achète à des particuliers. Pour prévenir ce risque, acheter de préférence des caisses plutôt que des bouteilles sera judicieux.

A savoir avant de se lancer

L’investissement dans le vin signifie un placement sur du long terme, au moins 8 ans. C’est pourquoi il faudra privilégier les vins qui se bonifient au cours d’une garde assez longue.

Il faudra miser sur les grands crus situés entre 60 € et 200 €, car ce sont eux qui vont dégager le potentiel de plus-value maximale.

Il sera nécessaire de se renseigner sur les régions à valeur sûre. Les Bordeaux, les Bourgogne et les vins de la Vallée du Rhône arrivent en tête de classement. Comme la demande est forte pour les domaines de ces régions, la revente sera facilitée.

De même que pour les produits financiers, on veillera à diversifier ses bouteilles, leurs provenances, leurs millésimes.


Avant d’investir dans des bouteilles très anciennes, il faudra vous assurer de leur capacité de revente. En effet, avec le temps, certains crus peuvent s’altérer ou perdre de la valeur, ce qui fait que votre investissement ne serait plus aussi intéressant que vous l’avez espéré.

Enfin, on optera pour la rareté et la qualité des bouteilles, car c’est avec ces critères qu’on obtiendra une revente facile à un prix intéressant. Par exemple 15 000 à 20 000 caisses de Lafite Rothschild sont produite de façon quasi invariable chaque année. Pour ce grand cru très apprécié, la rareté des bouteilles augmente avec le temps, puisque certaines sont bues au fil des années.

Légendes et crédits photos :
Photo 1 : hotel The Cliff Bay - Sommelier Sergio Marques
Photo 2 : Chais de vieillissement Saint Émilion
Photo 3 : Côtes du Rhône - Tain l'Hermitage / Jeanne Menjoulet
Photo 4 : Côtes du Rhône vineyards / Photo Phiend

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